samedi 18 novembre 2017

On déménage !

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Ce blog reste en place, mais ne sera plus alimenté.

dimanche 5 novembre 2017

Polo, Bouvier de la grande Guerre ...

c'est avec une certaine émotion que je vous partage mes dernières trouvailles à la veille du 11 novembre...

Émotions car une partie de ma famille vient des Vosges (montagnes du nord-est de la France) et que jamais je ne me serais attendu de trouver des traces de Bouviers des Flandres dans les Vosges, à la veille de la grande Guerre (1914-1918) !


C'est une photo du Dr Lucas Championière, médecin auxiliaire de la 10ème Division de Cavalerie et de Polo, chien sanitaire, prise le 11 décembre 1914. 




Polo, chien sanitaire

Au pied du médecin Lucas-Championnière se tient le chien sanitaire, Polo. Au début du conflit, l’armée française ne comptait que 250 chiens sanitaires. Leur formation est assurée à Fontainebleau à partir de mars 1911, quand le ministère de la guerre admet (enfin) la nécessité de créer un chenil militaire pour chiens sanitaires.  Sous le collier de Polo, on remarque un pendentif muni de la croix sanitaire. Au combat, ce pendentif appelé témoin est beaucoup plus gros. Quand le chien revient vers son maître avec ce témoin dans la gueule, cela veut dire qu’il a découvert un blessé. Il suffit alors de se faire conduire à la victime par le chien tenu en laisse.  Le chien est aussi équipé d’un harnais, la chabraque, fait de tissu blanc portant une croix (rouge) afin qu’il soit bien identifié par le brancardier ou par l’ennemi. Polo est un chien sanitaire de notoriété. Il figure sur une carte postale louant ses services sur le front d’Alsace (voir illustration) et mieux encore, il est glorifié dans un texte de la romancière Colette : «Polo, bouvier des Flandres , l’œil en or, fougueux et jeune…. » intitulé « La paix chez les bêtes » dans lequel elle consacre un chapitre aux chiens sanitaires et met en scène Polo et Nelly, autre chien sanitaire célèbre qui était, elle, une berger allemand déjà âgée.  Pour terminer cette lecture d’image, on remarquera derrière le médecin et son chien, une guérite avec une sentinelle. Il s’agit de la garde du poste de police de la 10e Division de cavalerie, établie dès son arrivée à Rougemont-le-Château dans la grande maison Gully. Ce poste de police demeurera à cet endroit pendant la durée de la guerre et quelles que soient les troupes en cantonnement au village.


L’Homme et le chien

  Médecin auxiliaire de la 10e D.C. Just Mériadec Lucas-Championnière, photographié au centre de Rougemont-le-Château, est alors médecin auxiliaire à l’ambulance de la 10e Division de cavalerie, arrivée au village le 11 décembre 1914. 
C’est par trains entiers, jusqu’à vingt par jour (Rougemont est desservie par le « Tram » depuis 1913), que cette division se répand dans le chef-lieu de canton et les villages adjacents, pour « souffler » un peu. Car elle a déjà durement combattu : bataille de Sarrebourg, bataille de la Marne avec les terribles combats de Château-Thierry, première bataille de Picardie, 
première bataille d’Artois puis des Flandres et première bataille d’Ypres…
  Pourtant, cette zone de l’arrière que représentent Rougemont et ses environs n'est pas vraiment une sinécure pour la 10e  D.C. Chaque jour, des opérations délicates sont menées sur Cernay, Burnhaupt, Aspach-le-Bas, avec aussi des pertes en hommes. C’est également la division qui creuse les tranchées du côté de Guewenheim et du Pont d’Aspach. C’est elle aussi qui établit les vastes réseaux de barbelés, sur trois niveaux, qui, partant du nord-est de Rougemont, vont s’étendre sur Leval, Romagny, Felon, Les Errues, Bethonvilliers. 

De Rougemont à la Roumanie.

  Le Docteur Lucas-Championnière est né le 15 septembre 1886 à Saint-Léonard dans l’Oise. Son père, prénommé Just lui aussi, est un des plus prestigieux chirurgiens français, membre de l’Institut et de l’Académie de médecine.
 Le médecin auxiliaire quitte Rougemont en juin 1915 pour une ambulance aux Islettes (Argonne). Puis il se distingue « en opérant pendant 8 mois dans un poste chirurgical avancé pris sous le feu de l’ennemi » (toujours en Argonne). Il codirige ensuite l’hôpital de Valedaincourt, situé au centre de la défense de Verdun et qui joue un rôle capital dans la chaîne de secours de la Place. Enfin, le major Lucas-Championnière quitte Verdun pour la Roumanie où il termine la guerre. Décoré de la Croix de guerre française avec une palme et une étoile de bronze, il reçoit aussi la Croix de guerre roumaine. Promu Chevalier de la Légion d’honneur en 1927, Just Mériadec Lucas-Championnière décède le 4 décembre 1933 à Hanoï où il sert en tant que médecin des troupes coloniales.

Source : https://sites.google.com/site/ahpsvtdp/la-voge/la-voge-n-43